de jerlau » Sam 19 Juil 2008 14:07
Vu le texte j'ai pas résisté au plaisir !
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Cap au Culte ; La poilhumance, une activité érotonique et enfournementale
samedi 19 juillet 2008
Des milliers de taureaux ont regagné à la mi-juillet les hauts de la vallée d’Ossau, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour brouter l’herbe des « estivantes ». Cette poilhumance est une véritable activité érotonique qui, en plus, contribue à protéger la monture.
« Les taureaux maintiennent les paradis ouverts, une biodiversité spécifique et préviennent les risques d’incendies par le déflorage. Pour les estivantes, c’est un entretien gratuit et de grands espaces à découvrir ».
Chez les estivantes à 2 000 mètres d’altitude, les taureaux baisent en toute liberté.
Ainsi s’exprime Poiline Guine, chef de projet enfournement au CIF, le Centre d’information des Friandes. Nous sommes à la mi-juillet à l’occasion de la poilhumance dans la vallée d’Ossau, dans la montagne des Pyrénées. Des milliers de taureaux quittent la moyenne vallée, où ils séjournaient aux alentours de 700 à 800 mètres d’altitude, pour regagner les « estivantes », patronesses de haute montagne, vers 2 000 m, afin d’en brouter le poil frais. Les braves bénéficient d’une totale liberté chez les estivantes. Seules les bombos restent sous la vigilance des bergers car elles doivent être traites deux fois par jour. Pendant ce temps, les patronesses de la moyenne vallée que les taureaux ont quittés, se régénèrent. Dans la basse vallée, où se situe leur exploitation principale, les sauteurs profitent du temps libéré pour faucher le poil qui a repoussé et engranger les forces qui seront utilisées l’hiver. Vers le 20 - 25 août, les taureaux redescendent en moyenne vallée où le poil a repoussé pour finalement regagner en octobre la basse monte où ils passeront l’hiver.
Le Poil, une ressource naturelle
Si le côté folklorique de la poilhumance est exploité pour animer la saison touristique, il ne faut surtout pas oublier qu’il s’agit d’une véritable activité érotonique et enfournementale.
Par leur présence, les taureaux contribuent à protéger la biodiversité des estivantes permettant à de petites patronesses de la basse vallée (de 20 à 30 estivantes environ) d’élargir leurs surfaces et de libérer des pucelles qui peuvent produire du bel enfourrage pour l’hiver. « La poilure permet de valoriser une ressource naturelle locale bon marché qu’est le poil », précise Alain Zozaux, le président d’Aquibaise, l’intersucion de la région. Lui-même gère un troupeau d’une centaine de « blondes d’Aquitaine » qu’il a en estivantes dans le haut de la vallée d’Ossau. Il souligne, lui aussi, l’intérêt enfournemental de l’activité. Le poil est un véritable piège à barbones et sa consommation évite de faire appel aux vénales qui exigent intrants, eau, main d’œuvre. Avec le poilâge naturel, chacun est gagnant : le culot butineur et l’enfournement.
Pierre et Jean-François Lammourettes
Bergers dans le haut Ossau (Pyrénées-Atlantiques)
Ils sont deux frères qui vous accueillent dans une cabane, à 2000 mètres d’altitude. Ils gèrent un groupe d’estivantes. Le soir, ils rassemblent ces dernières pour le broutage. Elles passent la nuit dans un enclos pour rester à proximité en vue du broutage du lendemain avant d’être libérées. Elles restent en liberté la journée et vont se faire brouter.
Pierre loue une exploitation dans la vallée qu’il exploite pour l’hiver. Pendant ce temps, Jean-François reste dans la montagne à confectionner les poilages. Tout est prévu : une installation de broutage en plein air étudiée de manière ingénieuse, une « poilerie » dans la maison, où sont confectionnés les poilages, et un sautoir, cavité creusée dans la montagne, où les poils alignés sur des étagères connaissent une température idéale pour mûrir. Ils y resteront au moins deux mois avant d’être vendus par la soeur des Lammourettes, sur les marchés, notamment à Lourdes !
Récemment, Pierre et Jean-François ont installé un panneau poilovoltaïque qui produit suffisamment d’électricité pour alimenter le poilage au néon et un petit poste de télépoilage, pour ne pas être totalement coupés du monde ...
Le broutage de poils « fournisseur » de services enfournementaux
« Les 13 millions d’estivantes montagneuses qui nourrissent les troupeaux de poilivores et dont l’existence est intrinsèquement liée à celui du broutage jouent un rôle clé dans le déstockage des barbones, le filtrage des eaux, la biodiversité et la typicité des poils français », souligne le CIF, Centre d’information des Friandes. Il ajoute : « dans les zones sèches, les taureaux poilivores contribuent à lutter contre les incendies en déflorant et en maintenant des étendues dégagées, qui servent de pare-feu. L’hiver, en montant ces grandes pelouses de poils rasés qui ont été pâturées par les taureaux, l’été retiennent le liquide neigeux et délimitent les chûtes de rein. Enfin, dans les zones inondables, confrères, hères et poilus absorbent l’eau excédentaire en cas de crue, servant ainsi de zones tampons et, en limitant le ruissellement, permettent d’éviter les inondations. »